Masjid Salam Chalon sur Saône - Association de la Mosquée Salam


Aller au contenu

Vendredi 31 Mai 2013

Khotbas > Mai 2013

Vendredi 31 Mai 2013

Le compagnon : Abou Bakr Siddiq.


Dans la khotba de ce vendredi, l'Imam nous a parlé du compagnon et non du moindre : Abou Bakr Siddiq. Il nous faudrait, en toute modestie, une encyclopédie de plusieurs volumes pour décrire ce grand personnage de l'Islam, compagnon du Prophète sLaws.

Nous allons donc tenter d'apporter quelques situations sur le premier homme après le Prophète sLaws à avoir embrassé l'Islam.

Le Prophète sLaws a dit à son sujet :
"S'il m'avait été permis d'avoir pour ami intime quelqu'un d'autre que Dieu, cela aurait été Abû Bakr. Seulement, il est mon frère et mon compagnon."
[ rapportée par Bukhâri dans son Sahih.]

Lorsque Muhammad sLaws s'isolait dans la grotte de Hira pour méditer et se recueillir, Abû Bakr, son futur compagnon et beau-père était alors un des plus riches commerçants de la Mecque.

Etait-il au courant de la quête spirituelle de son compatriote ? Il avait dû apprendre, comme la plupart des gens de la Mecque, que Muhammad, l'époux de la riche Khadîja rLa, avait une attirance pour la méditation et la spiritualité. Il devait être au courant de son comportement moral, rare à l'époque, qui lui avait valu le surnom d' Al-Amîn (Le digne de confiance).

C'est pour cela, sans doute, qu'il a dû le suivre dès qu'il a commencé à prêcher ce que l'Esprit Saint lui a révélé.

Par ailleurs, les sources islamiques mettent l'accent sur le caractère doux et spirituel d'Abû Bakr rLa. Il en était de même de son penchant pour l'ascétisme et le détachement des choses de ce monde. On rapporte à cet effet, que même devenu calife, successeur temporel du Prophète sLaws, il vaquait à ses affaires personnelles, en vendant des vêtements au marché pour subvenir à ses besoins. C'est dire combien cet homme illustre était disposé à recevoir les enseignements du Prophète sLaws et à devenir un de ses plus intimes compagnons.

Abû Bakr rLa appartenait à la célèbre tribu de Quraysh. Ayant un ancêtre commun avec le Prophète sLaws, il était donc un pur produit de la noblesse arabe... Comme s'il était prédestiné au rôle qui serait le sien, les histoires qui se rapportent à son sujet indiquent que son comportement et sa morale durant son enfance et sa jeunesse furent aux antipodes de ceux de ses concitoyens. On louait son honnêteté dans les affaires du commerce. On admirait sa sagesse et sa pondération. Certaines sources rapportent que le surnom d'As-Siddîq (le véridique, le sincère) lui fut attribué par ses concitoyens pour son intégrité morale.

D'autres, par contre, estiment que cette appellation lui avait été donnée par le Prophète sLaws parce qu'il avait été le premier à croire au message divin sans avoir jamais douté, même dans les moments les plus pénibles.Quoi qu'il en soit, ceci n'enlève rien au mérite de ce grand homme que la Providence divine a choisi comme un solide pilier pour soutenir la mission du dernier des messagers.

Déjà, lorsque le Prophète sLaws revint de son fameux voyage céleste (al-mi'râj), et que ses concitoyens se mirent à le tourner en dérision, Abû Bakr, à qui ils s'adressèrent pour lui faire remarquer la prétendue folie de son compagnon, répondit, imperturbable :
" Par Dieu, je crois à plus que cela; je crois avec certitude qu'il reçoit la révélation de son Seigneur du haut du septième ciel."

Cet homme hors du commun est né à la Mecque deux ans après le Prophète sLaws. Son père s'appelait 'Uthmân, mais on le surnommait Abû Quhâfa. Quant à sa mère, elle s'appelait Salma, mais était connue sous le surnom d'Umm al-Khayr. Il reçut une solide éducation faisant de lui l'une des personnes les plus en vue de la société mecquoise.

Dès son jeune âge, sa réputation d'honnête homme, loyal, sage et intègre, s'imposa à ses concitoyens. On rapporte que la tribu des Quraysh l'avait choisi pour la représenter dans les discussions lors des conflits tribaux où il y avait mort d'hommes. Ces discussions servaient à fixer le prix du sang (ad-diyya). Il est évident que pour pouvoir être désigné à tenir ce rôle-là, il fallait avoir fait ses preuves en matière de sagesse et de maturité.

On rapporte aussi qu'il était très sollicité par ses concitoyens pour ses conseils qui étaient d'une grande utilité.
Figure d'une grande noblesse, il était très généreux envers les pauvres et les nécessiteux. Toutes ces qualités ne pouvaient que susciter l'estime et la sympathie des gens de bon caractère et de bonne moralité que connaissait alors la Mecque.

Parmi ceux-ci, il y avait, bien sur, le Prophète sLaws, qu'une grande amitié, dit-on, liait à notre homme. Et lorsque l'heure de la Révélation sonna, on les retrouva tous les deux sur le chemin de Dieu, assumant et subissant toutes les épreuves qu'exige une telle mission.

Abû Bakr rLa est, comme nous l'avons dit, le premier homme à avoir embrassé l'Islam. Son choix ne fut pas long à se dessiner. Connaissant l'honnêteté et la sincérité de son ami d'enfance, il n'hésita pas un instant. Il est vrai que sa nature douce et son âme spirituelle le prédisposaient à faire ce choix. Lorsque le Prophète sLaws lui prêcha le message qu'il recevait de son Seigneur, il l'accepta sans hésitation. Il devint un des plus ardents défenseurs.

Il était dans la nature des choses qu'un homme comme Abû Bakr rLa se convertisse à la religion prêchée par Muhammad sLaws dans la mesure où les idéaux véhiculés par cette religion correspondaient à sa philosophie de la vie. C'est pourquoi le Prophète sLaws a dit à son sujet :

" Tous ceux à qui j'ai prêché l'islam ont trouvé quelque hésitation, sauf Abû Bakr. "

Il avait alors trente-huit ans. Sa vie sera dès lors intimement liée au destin du Prophète sLaws et de l'islam dont il sera un des principaux piliers. On ne connaît pas d'événements dans l'histoire de l'islam naissant où il n'ait été associé avec le Prophète sLaws. Bien plus rares étaient les fois où il s'éloigna de l'Envoyé de Dieu.

On peut dire qu'ils étaient inséparables. Les seules fois où ils se séparèrent ce fut lorsque le Prophète sLaws lui confiait des missions ou le chargeait d'accomplir des rites, comme par exemple lorsqu'il fut désigné pour diriger le pèlerinage succédant à la prise de la Mecque et à la purification de la Ka'ba. À l'exception de ces rares cas où les deux hommes furent séparés, le reste de leur existence fut intimement lié jusqu'à ce que la mort les eut séparés temporairement.


C'est ainsi qu'on trouvera Abû Bakr rLa dans tous les événements ayant jalonné l'apostolat du Prophète sLaws. Il participa à toutes les batailles que mena l'Envoyé de Dieu contre les négateurs et, lorsque le jour vint où celui-ci, décida de quitter la Mecque pour s'établir à Médine où son message trouva un écho favorable, ce fut à lui qu'échut l'honneur d'être son compagnon de route. Le Saint Coran a d'ailleurs consigné pour l'éternité cet événement :

" [...] Quand ils étaient dans la grotte et qu'il disait à son compagnon: Ne t'afflige pas, car Dieu est avec nous [...]"
[ Sourate 9 - Verset 40 ]

On rapporte, en effet, que durant tout le trajet qu'ils effectuèrent ensemble, Abû Bakr rLa veilla sur le Prophète sLaws comme sur la prunelle de ses yeux. Déjà, avant de partir, il avait pris avec lui tout son argent, pour le mettre au service du Messager de Dieu.
Quand ce dernier l'apprit, le Prophète sLaws lui demanda :

- " Et qu'as-tu laissé à ta famille, ô Abû Bakr ? " Il répondit :
- " Je leur ai laissé Dieu et son Prophète ! "

Par ailleurs, plusieurs faits et allusions du Prophète sLaws laissent entendre, sans aucune ambiguïté, que l' Envoyé de Dieu souhaitait ardemment que sa succession à la tête de la communauté soit assurée par Abû Bakr. Ainsi, Hudayfa rLa a rapporté que le Prophète sLaws a dit :

" Suivez la voie de ceux qui viendront après moi : Abû Bakr et 'Umar. "
[ Rapporté par Tirmidhî et Al-Hâkim ]

'Abdallah Ibn 'Umar rLa a rapporté, pour sa part, que le Prophète sLaws a dit :
" Onze califes viendront après moi; quant à Abû Bakr, il restera peu de temps. "
[ Rapporté par AI-Baghawî ]

En outre, lors de sa maladie, le Messager de Dieu sLaws a dit à ses compagnons :
" Fermez toutes les portes des demeures qui donnent sur l'intérieur de la mosquée, et ne laissez ouverte que la porte d'Abû Bakr! "
[ Rapporté par Bukhârî.

Il faut dire aussi que la mort du Prophète sLaws fut un véritable choc pour les musulmans. C'est vrai que l'Envoyé de Dieu - du fait de sa mission divine - n'était pas un homme ordinaire, mais il restait tout de même un mortel, comme tous les hommes. Pourtant, l'amour et la vénération qu'avaient les musulmans pour leur Prophète leur avait fait oublier cette vérité.

'Umar rLa, qui la mort du Prophète sLaws l'avait boulversée, est allé jusqu'à tirer son épée en disant :
" Le Messager de Dieu n'est pas mort; comme Moïse, il est allé vers son Seigneur, puis il va revenir. Je trancherai la gorge à quiconque dira qu'il est mort. "
Heureusement qu'un homme comme Abû Bakr rLa sut garder sa lucidité. Grâce à sa grande sagesse, il put arriver à calmer les esprits.
Il partit ensuite à la hâte vers la mosquée où 'Umar rLa était en train de menacer toute personne qui oserait prétendre que Muhammad sLaws était mort. On raconte qu'il mit la main sur l'épaule de 'Umar rLa et lui dit :" Patience, ô 'Umar ! "

Ensuite, il s'adressa aux musulmans réunis en ces termes : "
Ô peuple! Que ceux d'entre vous qui adoraient Muhammad, sachent que Muhammad slaws est mort! Quant à ceux qui adorent Dieu, qu'ils sachent que Dieu est vivant et ne meurt pas.' Ensuite, il récita la parole du Très-Haut :
" Muhammad n'est qu'un Messager des messagers avant lui sont passés - s'il mourait donc., ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons? " [ Sourate 3 - Verset 144 ]

Trois semaines après la mort du Prophète sLaws , l'expédition menée par Usâma s'ébranla vers la Syrie. Le Calife lui-même l'escorta jusqu'à la sortie de Médine et donna aux soldats les directives suivantes qui dénotent d'un profond esprit chevaleresque et humanitaire. Il leur dit :
" Ne vous comportez pas à la manière des traîtres ! Ne vous adonnez pas aux mutilations à la manière de vos ennemis et ne tuez ni enfant, ni vieillard, ni femme. Évitez d'abattre ou de brûler les palmiers et les arbres fruitiers. Evitez de tuer les animaux domestiques, sauf pour vous nourrir. Dans votre expédition, vous allez rencontrer des gensqui se sont retirés dans des monastères pour s'adonner à la méditation et au recueillement :Laissez-les et ne les perturbez pas ! " Il leur dit ensuite : " Partez au Nom de Dieu ! "

Quelques semaines après, l'armée musulmane revint à Médine, victorieuse et auréolée de gloire. Usâma, , son chef, n'avait pas démérité. Il avait montré qu'il avait toutes les qualités d'un stratège. Le succès de son expédition était total. Abû Bakr rla pouvait en être fier. Sa décision s'était avérée fructueuse. Sur la lancée, il envoya d'autres expéditions pour mater les quelques tribus turbulentes qui avaient suivi les imposteurs et celles qui refusèrent de donner la zakât, arguant du fait qu'elles avaient l'habitude de la remettre au Prophète sLaws et que, celui-ci, étant mort, elles ne pouvaient la donner à un autre que lui.

Ce à quoi, Abû Bakr rla répondit :
" Par Dieu, s'ils refusent de me remettre, ne serait-ce qu'une jeune chamelle qu'ils avaient l'habitude de donner à l'Envoyé de Dieu, je les combattrai jusqu'à ce qu'ils me la donnent !"

C'est à lui, aussi, qu'incomba, le premier, le soin de mettre en place les rouages de l'administration. En effet, il prit à son service des secrétaires qui notaient ses directives et il institua même un cachet pour authentifier ses messages, sur lequel était gravé : Dieu est certes le plus capable. En outre, lorsqu'il voulait prendre des décisions importantes qui engageaient l'état, il consultait toujours les plus proches compagnons du Prophète sLaws, entre autres, 'Umar, 'Ali, 'Uthmân, Sa'd Ibn Abî Waqqâs, Sa'îd Ibn Zayd, etc. rla

Toutefois, l'acte qui lui valut le plus la reconnaissance de la communauté musulmane, fut, sans conteste, l'assemblage du Coran en une seule copie autour de laquelle l'ensemble de la communauté a fait l'unanimité jusqu'à nos jours.

La décision d'assembler la parole de Dieu et de la transcrire, a été prise suite à la disparition de dizaines de compagnons huffaz - ceux qui connaissent par cœur le Coran - tombés en martyrs dans la bataille contre l'imposteur Musaylima. Certes, les versets étaient déjà transcrits sur des parchemins, des omoplates de chameaux, mais on craignait que le temps ne finisse par corrompre ce qui a été transcrit.

Avec la disparition massive des huffaz, Abû Bakr rla décida d'agir à la demande de 'Umar rla. Il convoqua, à cet effet, le célèbre compagnon Zayd Ibn Thâbit rla, et le chargea de faire ce colossal mais noble travail.

En voyant que leur calife était sur le point de rendre l'âme, les musulmans lui demandèrent de leur désigner un successeur qui puisse assurer la cohésion de la communauté et la bonne marche de l'état. C'est 'Umar Ibn Al-Khattâb rla qu'il leur désigna, après avoir demandé l'avis des plus proches compagnons comme 'Abd Ar-Rahmân Ibn 'Awf, 'Uthman, Sa'îd Ibn Zayd etc. rla.

Son choix étant fait, il sortit auprès des compagnons, appuyé sur sa femme Asmâ Bint 'Umays rla et leur annonça le nom de son successeur, les motivations de son choix, en leur recommandant obéissance et soutien. Ils répondirent : " Nous avons entendu et nous obéirons. "
Il convoqua ensuite 'Umar rla et lui donna les conseils nécessaires pour diriger avec justice et équité la communauté du Prophète sLaws. Tranquillisé, il pouvait alors rejoindre le Messager de Dieu, son plus intime compagnon.
Sa dernière volonté fut d'être lavé par son épouse Asmâ Bint 'Umays rla et d'être enterré à côté du Prophète sLaws. Ses dernières paroles furent : " Seigneur, fais-moi mourir musulman et fais en sorte que je rejoigne le rang des pieux. "

Après que 'Umar rla eut dirigé la prière des morts sur la dépouille, on l'enterra à côté de la tombe du Prophète sLaws dans sa chambre personnelle. Ainsi s'acheva le règne si éphémère - deux ans et quelques mois seulement- mais ô combien riche d'Abû Bakr rla. Riche, dans la mesure où, en si peu de temps, et dans une conjoncture très difficile, il put surmonter les périls qui menaçaient la communauté nouvellement bâtie par le Prophète sLaws et préserver la cohésion des tribus arabes unies pour la première fois dans l'histoire autour d'une foi commune.

On rapporte qu'étant Calife, il n'hésitait pas à aider une domestique à traire sa chèvre. Quant à sa piété, sa foi et sa vertu, il suffit de dire que le Prophète sLaws lui-même a reconnu ces qualités pour reconnaître la valeur de cet homme hors du commun. En effet, d'après Sulayman Ibn Yâsir rla, l'Envoyé de Dieu sLaws a dit un jour :

" Dans le croyant, il y a trois cent soixante qualités. Celui en qui se manifeste une de ces qualités, entrera au Paradis. " Abû Bakr rla qui était présent dit : " Ô toi qui m'est plus cher que mon père et ma mère, y a-t-il une de ces qualités en moi ? " Le Prophète sLaws répondit : " Elles sont toutes en toi! "

ALLAH swt est le plus savant.

* sLaws : Salla LLAHO 3alayhi Wa Salam ( prières et bénédictions d'Allah sur lui)
* Swt : Soubhanaho Wa Ta3ala ( Exalté soit-il )
* rLa : Radiya LLAHO 3anho, 3anhom aw 3anha ( qu'ALLAH L'agrée )
* AsAlayhi Salam ( Que la paix soit avec lui ).







Revenir au contenu | Revenir au menu